donald j. trump

Ce qui est présentement en branle chez nos voisins du sud est inquiétant. C’est le moins qu’on puisse dire. Donald John Trump vient d’être élu et en deux jours, son bilan est alarmant.

Il n’y a rien de nouveau, pas de surprise, aucun revirement de situation soudain : l’homme d’affaires fait ce qu’il a dit. Il signe des décrets par dizaines devant le public qui l’applaudit. À chaque nouveau décret signé, un pas de recul pour l’environnement et l’inclusion, au détriment du profit et de patriotisme. Le mont Denali redevient le mont McKinley. Le golfe du Mexique devient le golfe de l’Amérique. Donald menace de « reprendre » le Panama pendant qu’en trame de fond défilent les images de 1990. Devant la prison de Washington DC, on entend les manifestants célébrer la libération de leurs camarades condamnés suite à l’insurrection du 6 janvier. On les entend scander Promises made, promises kept . Des militants de groupes de l’extrême droite sortent de prison par centaines, le chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, puis celui des Oat Keepers, Stewart Rhodes, condamnés respectivement à 18 et 22 ans de prison, sont libérés. C’est effrayant, c’est inquiétant pour tout le monde. Non pas de savoir que ces personnes sont libres, mais de savoir, surtout, que ces personnes se sentent supportées. Qu’elles sentent que leurs actions sont légitimes. « Ces personnes ont commis des crimes en mon nom, dit Trump, et je les pardonne ». Il en fait des martyrs et des alliés plus forts, plus présents, plus intéressés et redevables, plus dévoués et loyaux. Quand Trump les appellera, ils répondront. Le nouveau président américain n’en avait pas assez de l’armé, il sentait le besoin de s’équiper d’une milice. Les states troopers clandestins qui sévissent déjà aux frontières ont des nouvelles paires de bras pour faire le ménage dans les villes aussi. La chasse aux illégaux commencera quand? Les marches du KKK avec leurs torches dans les rues, les démonstrations des Proud Boys les soirs aux sorties des bars. Les bastonnades dans les ruelles et les nœuds de pendu en menace devant les maisons. Ça prenait du monde pour faire la job sale : les postes sont comblés.

Par la bande, le 47e président en a aussi profité pour déclarer l’état d’urgence énergétique. En général je crois qu’il est sain de se méfier des états d’urgence, mais c’est d’autant plus vrai quand il n’y a pas du tout d’urgence : du moins, surtout pas énergétique. Qu’est-ce que c’est, l’état d’urgence énergétique? « Le centre Brennan pour la justice de l'Université de New York indique que cet outil législatif permet au président d'utiliser jusqu'à 150 pouvoirs spéciaux habituellement employés face à des catastrophes naturelles ou encore des attaques terroristes ». Des catastrophes naturelles ou des attaques terroristes. Par l’état d’urgence énergétique, Trump débloque la production de combustible fossile, de toutes les manières possibles. Il contourne tous les garde-fous, toutes les contraintes environnementales, les demandes d’étude, les évaluations d’impact. Il a promis du pétrole : il y aura du pétrole, des pipelines, des nouveaux forages, de la prospection et de l’exploitation, sans contraintes, sur la terre et sur la mer aussi, tant qu’à y être, parce que oui, par la bande, le milliardaire de 78 ans a promis qu’il reviendrait sur la décision de Joe Biden de protéger 2,5 millions de kilomètres carrés en zone maritime du forage offshore.

Pis on n’a même pas parlé du trio de milliardaires qui se tenaient bien droits derrière lui pendant son assermentation. Exploitation ouvrière, contrôle de l’information, nazisme et colonialisme spatial. On dirait vraiment un mauvais livre de science-fiction.

Ça fait un gros 2 jours pareil.

Make America Great Again.

Previous
Previous

bluesky

Next
Next

mon premier billet